Cours avec les gryffondors... et Sirius...

Erillia se ressaisit. Elle avait cours avec la classe de Sirius et il n'était pas question qu'elle arrive en retard. S'applicant un fond de teint et du maquillage pour cacher son visage défait, elle entra dans sa salle de classe et attendit que les élèves s'assoient. Elle était nerveuse à l'idée de revoir Sirius et de réagir comme si de rien n'était...

Il fut le dernier à rentrer en classe. Il referma la porte d'un geste nonchalant, sans y prêter attention et s'installa tout au fond, le plus loin possible de son professeur. Quelques élèves lui jetèrent un regard étonné, habitué à le voir tout devant, mais Sirius fit mine de ne pas les remarquer.

Ses traits accusaient la tristesse, des cernes creusaient ses yeux sombres et éteints et il ne souriait pas.


Il sortit ses affaires et attendit que le cours commence.

Erillia avait vu Sirius rentré. Il avait l'air si malheureux qu'elle en était destabilisée. Il ne l'avait pas regardé et, même si cela lui faisait un pincement douloureux au coeur, elle lui en était redevable car un seul regard et elle l'aurait embrassé à en perdre haleine.

-Bonjour à tous, dit elle d'une voix ferme.

Ses traits étaient impassibles, ses yeux sérieux. Ce n'était plus la jeune prof enthousiaste et dynamique du début de l'année. Elle avait mûri, ce qui étonnait les autres élèves... Décidemment, les choses ne tournaient pas rond dans ce college...

-Aujourd'hui nous alors voir succintement les sortilèges impardonnables. Mais avant de commencer y a t'il des questions?

Sirius n'avait prêté aucune attention au cours.

Il essayait de faire abstraction de la voix de son amante. Parfois, il était soulager de voir qu'il y parvenait. Mais généralement, il échouait et la voix d'Erillia le faisait souffrir. En silence.

- ... y a t'il des questions ?

Il releva la tête. Les sortilèges impardonnables. Sa famille était une experte en la matière. Il savait déjà tout ce qu'il fallait savoir à ce sujet mais une question lui venait en tête maintenant. Sans réfléchir, il leva la main.

Erillia faillit s'étrangler lorsqu'elle vit la main de Sirius se lever. Affichant un masque impassible elle répondit d'un ton normal.

-Oui Mr Black?

Seule une personne qui l'a connaissait très bien aurait pu voir combien ses mots avaient été difficile à dire pour elle.

Sirius n'avait absolument pas réfléchi. Il avait cette question en tête depuis longtemps, très longtemps, bien avant de venir à Poudlard. Seulement une fois ici, il n'avait plus eut de raison de la poser. James, Remus et le château avaient réussi à lui faire oublier cette question et ce qu'elle impliquait.
Mais les récents évènements la lui avait rappellé.

Alors, d'une voix curieuse il demanda :

- Je voulais juste avoir une confirmation ... Il n'existe vraiment aucun moyen de survivre a un Avada Kedavra ?

Erillia sursauta, quelle question étrange! Pourquoi lui avait-il demandé cela? Que lui cachait-il?

-Je... je ne suis pas sûre d'être la meilleure placée pour répondre à... cette question... Mr Black, dit-elle avec difficultée.

Sirius répondit sans attendre :

- Vous êtes surement mieux placé que tous les autres professeurs présents dans ce château, Miss Potter. Vous enseignez les sortilèges, vous devez donc en connaître les rouages, les effets et les protections je suppose ...

Il marqua un temps, fronça les sourcils, sembla chercher ses mots et ajouta enfin :

- Donc selon vous, existe-t-il un moyen de survivre à cet ultime sortilège impardonnable ?

Le cours finit, Erillia vit Sirius quitter en premier la salle. Une fois la porte fermée elle poussa un soupir et s'adossa au mur le plus proche. Se laissant glisser sur le sol elle ferma brièvement les yeux.

"Cela aurait pu être pire, pensa-t-elle."