Quand Erillia ne danse pas...

Erillia regardait Elisabeth Ombrage et Sirius évoluer sur la piste. Dans ses yeux verts, de la colère, de la haine ainsi qu'une pointe de souffrance. Elle était à la torture, dévorée par une jalousie dévastatrice. Les danseurs paraissaient en total symbiose. Absolument complémentaires. Erillia ne quittait pas des yeux le couple, la mâchoire crispée. Soudain, remarquant la haine et la colère de Sirius elle se détendit un peu et regarda ailleurs, l'air impassible. Personne n'avait remarqué les sentiments de la jeune femme... Mais elle,elle sentait son coeur battre douloureusement...

Elisabeth et lui s'étaient séparés en un bref regard, quand elle avait remarqué Sirius. Avec une pointe de déception, il la laissa s'éloigner vers le jeune homme. Il se retira lui-même dans un coin, pour les observer. Il voulait voir sa collègue à l'oeuvre, voir la tempête faire son effet.

Mais une toute autre scène attira son attention. Une autre invitée observait la danse. Il aurait balayé son regard sans plus d'intérêt s'il n'avait pas remarqué un détail qui stimulait sa soif d'exercer son art. Elle était parfaitement immobile. Elle suivait, sans réagir, le ballet qui se déroulait devant elle, comme si..

C'en était trop pour qu'il reste sans rien faire. Progressivement, il parvint à se placer à côté d'elle. De manière à faire croire qu'il avait toujours été là, dissimulé dans un coin. Il s'avança légèrement, pour arriver à sa hauteur, et murmura quelques mots sur un ton pensif, qui paraissaient simples, sans conséquences, mais qui étaient en fait adressés à la jeune femme :

"Ce ballet est magnifique.. Les élèves de ce château dansent à merveille, et je crois apercevoir un couple qui ne manque pas de faire impression ! Il faut dire qu'ils sont vraiment talentueux."

Erillia sursauta et se tourna vers l'homme qui venait de lui parler.

Il était beau, d'une beauté dangereuse et ténébreuse, une beauté qui ensorcèle. Une beauté manipulatrice...

-Oui en effet, ils sont très talentueux, dit elle d'une voix douce en souriant légèrement. Excusez-moi mais nous n'avons pas été présentés. Je suis Erillia Potter, la professeur de sortilèges.

L'homme en face d'elle l'intriguait. Il avait l'air dangereux mais si maître de lui, si calme! Erillia était troublée...

"-Oui en effet, ils sont très talentueux.. Excusez-moi mais nous n'avons pas été présentés. Je suis Erillia Potter, la professeur de sortilèges."

"Adam Kristofel. Nouveau venu. Enchanté d'être en si agréable compagnie" répondit-il après un silence. Il étoffa ses mots d'un léger sourire qui se voulait rassurant.

Alors, voilà un professeur. Encore une beauté. Décidément, c'était contagieux. Elle souriait, paraissait sereine, mais il n'allait pas renoncer pour si peu. Il avait bien vu quelque chose, et le hasard n'existait pas pour Adam, pas en cette splendide soirée. Encore moins en si charmante compagnie.

Un temps passa. Ils regardèrent silencieusement la danse s'achever, et les danseurs se retirer sous les applaudissements. Lui-même applaudit, car Elisabeth dansait comme une reine, et Sirius n'était pas non plus un mauvais partenaire. Il faudrait qu'il le tienne à l'oeil.
Il n'aurait pu dire si l'enseignante en sortilèges l'avait suivi des yeux lorsqu'il se retirait. Il l'avait peut-être imaginé, et il en était arrivé à une solution pour en avoir le coeur net.

Il tourna la tête Erillia d'un air enjoué.

"Eh bien, il faut profiter de cette magnifique soirée ! Me feriez-vous l'honneur et le plaisir d'accepter une danse ?" s'enquit-il auprès d'elle.

Erillia essayait tant bien que mal de ne pas suivre son amant des yeux lorsqu'elle entendit Adam lui parler. Se tournant vers lui avec un ravissant sourire elle dit d'une voix sincère:

-Avec plaisir Mr Kristofel.

Après tout, elle avait elle aussi le droit de s'amuser non?

Le sourire d'Adam s'élargit quand Erillia accepta son invitation. Il se sentait joyeux, aux anges à l'idée d'une danse de cette sorte. Bientôt, sans doute, il serait connu de tous les résidents de ce château, et sa réputation en pâtirait certainement. Il devait profiter des derniers instants qui lui étaient donnés pour étudier et préparer le terrain. Et s'il pouvait en même temps s'amuser - retrouver les doux souvenirs de Durmstrang, les danses incessantes, les monts, la neige et la glace !

Il essaya de ne penser qu'à l'immédiat. Il donna le bras à la charmante enseignante, et s'engagea sur la piste, plus déterminé que jamais.

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