Le ballet fascinant : Sirius/Ombrage ...

Sirius se dirigea d’un pas sur et gracieux vers l’inquisitrice. Il était magnifique. Son pantalon noir lui allait à merveille et tombait sur des souliers de cuirs rutilants. Sa chemise était blanche, tout comme sa veste. Cette dernière était superbement bien coupée et mettait en valeur son torse large et musclé tout comme elle faisait ressortir le noir de ses yeux et de ses cheveux. Un mouchoir en satin noir sortait de la poche de droite, sur sa poitrine, ultime détail d’élégance et de charme. Un sourire aux lèvres, il s’inclina devant la jeune femme et l’invita à danser.

Elle était d’une beauté fatale. Sa robe blanche était fluide et épousait les formes de son corps à la perfection. Serrée à la taille par une ceinture en tissu noir, la robe s’évasait ensuite pour suivre le mouvement des jambes, donnant ainsi une légèreté et un charme fascinant à la jeune femme. Ils étaient superbement bien assortit, tout de blanc et de noir vêtu et formaient un couple captivant.

Ils se placèrent sur la piste et attendirent que l’orchestre commence. Tous les regards étaient sur eux, ils étaient profondément fascinants. De plus, ils étaient beaux. Simplement beaux.

Les musiciens entamèrent une valse douce mais entraînante. Ombrage posa une main dans celle de son cavalier et l’autre sur son épaule tandis qu’il lui posait son autre main sur la taille. Il retint un frisson au contact de la robe douce de sa partenaire, seul écran entre ses propres doigts et sa peau à elle. Son regard se fit plus intense.

Et ils commencèrent alors à valser. Aussitôt, les rumeurs des conversations se turent et tous les regardèrent. Sirius Black dansait avec l’inquisitrice et s’était impressionnant. Somptueux. Fascinant.

Ils flottaient gracieusement sur la piste, en rythme total avec la musique. Chaque note était ponctuée d’un pas de danse qui faisait bouger la robe de l’inquisitrice avec fluidité et légèreté, un mouvement sensuel et provocant. Ils étaient seuls sur la piste de danse et s’y mouvaient avec une grâce et une élégance inégalable. Le spectacle était enchanteur.

Mais eux, les yeux dans les yeux, ne se rendaient pas compte du succès qu’ils avaient. Ils s’affrontaient en un combat visuel intense et gigantesque. La puissance de leurs regards, la colère et la rage qui se lisait dans leurs yeux étaient terrible. Une puissance contre une autre. Ils étaient identiques en tous points. Leur colère n’était qu’une et leur détermination aussi. Ils étaient semblables. La seule différence, c’est qu’ils n’étaient pas dans le même camp.

Ils dansaient toujours, inconscient de tout ce qui était autre que leurs yeux. Ceux, couleur grand large, de l’inquisitrice plongeait sans peur dans ceux de Sirius, d’un noir d’encre profond. Ils se sondaient, posaient des questions qui restaient en suspens et cherchaient des réponses introuvables.

Puis, l’orchestre s’arrêta. Les danseurs aussi. Un silence respectueux et admirateur plana dans la grande salle. Plus personne n’osait parler. Puis, Sirius s’inclina devant l’inquisitrice et s’exclama :

- Ce fut un réel plaisir ainsi qu’un honneur de danser avec vous, Mrs Ombrage. Vous êtes une danseuse hors pair !

Et il s’éloigna en direction des chaises situées non loin de la piste, sous le tonnerre d’applaudissement qui avait finalement explosé. Ombrage esquissa un mince sourire et s’en retourna à la table des professeurs, d’un pas félin et assuré.

Les applaudissements résonnèrent encore longtemps après que leur danse se fut achevée.

Miss Ombrage était ravie de sa prestation avec Sirius Black. Le jeune homme était un danseur hors pair.

Cependant elle avait bien conscience de l'orage qui grondait dans les yeux de Sirius. Le même brillait dans les siens. Ils étaient différents, pourtant tellement semblables. Une telle rage, une telle force les habitaient.

La jeune femme retourna s'asseoir, totalement bouleversé par ces quelques pas avec Sirius.

Adam avait eu pour idée de discuter avec les directrices, après cette annonce quelque peu perturbante. Il avait aperçu les deux collègues et amies. Il savait que le trouver en face d'elles les auraient fait bouillir, et cette pensée ne l'avait pas dérangé jusqu'à ce qu'il réfléchisse à la suite. Cette soirée était un bal, c'était leur arrivée. Pour l'école, c'était sans doute désastreux, mais pour lui, cette journée figurait dans les évènements heureux, un tournant dans sa propre histoire. Alors, il avait décidé de faire une trêve. Laisser un jour de plus à ces directrices pour se préparer, et également à l'ensemble du château. Comme le calme avant la tempête.

*Quand on parle de tempête..* pensa-t-il, et un sourire lui monta aux lèvres.

Il avait aperçu Elisabeth Ombrage qui, assise devant la piste de danse, semblait pensive. Après l'annonce de leur venue, c'était une très heureuse coïncidence qu'il la retrouve. Il la revoyait en train de danser avec cet élève, dont l'allure et les secrets lui paraissaient de plus en plus intrigants. Mais l'heure n'était pas aux secrets.
Il s'assit à côté de l'Inquisitrice.

"Vous semblez troublée. Est-ce que quelque chose vous préoccupe ?" demanda-t-il, faisant ainsi remarquer sa présence.

"Vous semblez troublée. Est-ce que quelque chose vous préoccupe ?" demanda-t-il, faisant ainsi remarquer sa présence.

La jeune femme se tourna vers l'homme qui venait de lui parler. Il s'agissait d'Adam, son nouveau collègue. Elle le trouvait fascinant, cette maitrise de soi, ce calme qui semblait l'habiter, ainsi que cette froideur, tout comme elle. Elle plongea ses yeux orage dans les siens. D'emblée, elle lui fit pleinement confiance. Ils naviguaient dans le même bateau, celui du ministère.

-Oui, effectivement. Quelque chose me tracasse, il s'agit de ce jeune homme : Sirius Black. Il me trouble, il cache quelque chose. Je ne sais quoi, mais je veux le découvrir, dit-elle d'un ton determiné.
-Je vous avouerai que j'en suis assez perturbé.

Elle n'avait pas quitté les yeux d'Adam un instant. Totalement captivée par le charisme de son interlocuteur.

En effet, Adam n'avait pas perdu son temps. Il avait pris la main avec autant de délicatesse que s'il s'était emparé d'un cristal précieux. Il trouvait ce contact différent de celle de l'enseignante en Sortilèges. Leur façon d'être était elle-même différente, cela se ressentait, se voyait dans les gestes. Il fit quelques pas pour se retrouver sur la piste. Maintenant qu'ils avaient été présentés, beaucoup les reconnaissaient, et nombre de danseurs s'écartèrent pour leur laisser place. Ils étaient comme deux nuages d'encre, noire et blanche, au milieu d'une eau pure et limpide : leurs courbes, leur aura s'étendait aussi lentement qu'une vapeur inconnue, tandis qu'ils avançaient.

Ils s'arrêtèrent au milieu de la piste, et Adam plaça ses mains sans réfléchir ; les instruments entonnaient une valse au ton légèrement sombre. C'était un moment magnifique, un festival des sens quand il admirait le visage de sa partenaire. Tant de choses qui allaient être changées.

"J'ai hâte de voir comment vous dansez.." souffla-t-il, un léger sourire au coin des lèvres.

"J'ai hâte de voir comment vous dansez.." souffla-t-il, un léger sourire au coin des lèvres.

Elisabeth regarda son partenaire avec un franc sourire. Elle aimait la façon dont il lui avait pris la main. Une telle délicatesse. Elle était profondement troublée. Vraiment. Néanmoins, elle se reprit bien vite face à sa question.

-Je danse comme je suis, Adam. Je virevolte sur des nuages, je me déplace au souffle du vent. Je suis telle un orage qui brûle sur la piste, je navigue dans les eaux tumultueuses de la pluie. Serez-vous capable de m'accompagner dans cette tempête ?

Elisabeth se laissa guider par son partenaire. Collègues ou amis, elle ne le savait pas encore. Mais une chose était sûre, elle n'oublierait jamais cette danse, à Poudlard. Le lendemain d'un orage.

"Serez-vous capable de m'accompagner dans cette tempête ?"

"Je ne demande que ça.." répondit-il.

Et il se lança à travers la piste ; les mouvements étaient cadencés, les pas rythmés, et les danseurs eux-même leur ouvraient le passage. Les formes et les nuances tournaient et se mélangeaient, et seuls le visage de sa collègue, ses cheveux noirs qui se prenaient au jeu de la valse, ses yeux, cieux gris-bleu dans chacun desquels un soleil brillait, restaient immobiles devant lui, s'offrant à sa vue, un moment où ils étaient seuls à s'apprécier, à s'étudier. Il arrivait à comprendre, maintenant, pourquoi son contact lui avait paru différent. L'inquisitrice qu'il contemplait, dans l'oeil du cyclone qui était leur fruit, avait un but. Il le savait, mais il préférait attendre pour le révéler. En temps et en heure, il apprendrait ce mystérieux objectif. En attendant.. elle suivait la danse comme si c'était sa vie.

"Vous dansez merveilleusement bien.. Vous me charmez." continua-t-il, envoûté.

Et c'était la vérité. Elle faisait une redoutable inquisitrice, armée de moyens divers de parvenir à ses fins.. Dangereux mélange de beauté, de colère, qui la rendait presque parfaite. Son dos nu semblait avoir le pouvoir d'appeler les êtres à se rapprocher, pour comprendre la grâce des courbes. Elle s'en servait, et lui se sentait en sécurité, car cette nuit, la guerre se faisait discrète.

Rien. Il n'existait plus rien. Plus rien mis à part deux êtres qui dansaient. Le monde avait disparu. Il n'y avait plus que le corps d'Adam contre le sien. Il n'y avait plus que ses yeux plongés dans les siens. Leurs regards soudés l'un à l'autre. Ses mains dans les siennes. Elle avait complétement oubliée la mission, totalement perdue entre ces bras qui la transportaient dans un autre monde. Un monde où le soleil brillait toujours, un monde où le temps n'existait plus, un monde où la tempête ne grondait plus.

Ils évoluaient sur la piste tels deux marins échoués dans l'océan. Amarés l'un à l'autre. Ils ne dansaient pas, ils naviguaient sur les flots de la musique. Ils étaient parfaits, de la même beauté brute, animale. Deux félins qui s'affrontaient pour dominer leur environnement.

Si l'inquisiteur était charmé, il en était de même pour Elisabeth. Elle aurait aimé que la musique ne s'arrête jamais, elle aurait voulu que le temps se fige dans ce moment de grâce. Danser à jamais, danser toute une vie. Il lui semblait que le regard d'Adam transperçait son âme, sondait son être, explorait la noirceur qui l'habitait.

-Vous êtes très troublant, dit-elle simplement.

La danse prit fin. Et ils s'arrêtèrent enfin. Elle se ressaisit bien vite, durant cet intermède musical, elle n'avait plus été l'inquisitrice. Elle était juste Elisabeth. Le retour à la réalité fut brutal. Autour d'elle, tout lui semblait si fade, si banale.

-Je crois que je vais aller me coucher, vous êtes un merveilleux danseur. Mais il est temps pour moi de tirer ma révérence. Demain, je me dois d'être dans les meilleures dispositions pour le travail.