Dans le hall d'entrée

Après son altercation avec Sirius, la jeune inquisitrice était remontée dans son appartement. Dégoulinante d'eau et assez furieuse contre le Gryffondor. Des flaques se formaient sur son passage et elle défiait quiconque du regard de se moquer d'elle. Sa lourde robe était gorgée d'eau, ses longs cheveux noirs lui collaient au visage. Dans ses yeux, l'orage grondait encore. Dehors la tempête faisait rage, deversant sur la nature sa colère célèste.

Le vent pliait les arbres, la pluie noyait la terre, la foudre défigurait le paysage à chacun de ses passages.

Une fois arrivée dans sa chambre, elle défit sa robe, et la donna à un elfe, qui disparu aussitôt. Elle se déshabilla entièrement et plongea dans un bain chaud. L'eau chaude parfumée lui fit aussitôt un bien fou. Elle se détendit complétement et ferma les yeux. Elle repensa à sa dispute avec le jeune homme et aussi à l'intervention d'Erillia Potter. Quelque chose clochait. Quelque chose était étrange. Quelque chose n'était pas à sa place.

La réaction des deux Gryffondors avait été totalement démeusurée, pour une simple promenade dans le parc. Miss Potter s'était fâchée parce que le jeune homme aurait dû se trouver à l'infirmerie, certes, mais de là à en faire toute un esclandre...
Le jeune homme s'était énervé parce la professeur l'avait traité d'enfant. Certes, mais il était encore un enfant, un adolescent, rien de plus, rien de moins.

Alors, pourquoi cette dispute ? Pourquoi cette facherie ? Il devait forcement y avoir autre chose. Beaucoup plus qu'une relation entre un professeur et son élève. Quelque chose de plus...intime. Elisabeth ouvrit les yeux à la conclusion de sa pensée. Oui, il existait surement une relation entre Sirius et Erillia, elle n'avait pas de preuve, mais en était persuadée. Il ne lui restait plus qu'à rassembler des preuves, ou mieux encore à les prendre en flagrant délit.

Elle se lava sommairement, et enfila une nouvelle robe. Elle sortit de son appartement afin de regagner la grande salle, pour voir les préparatifs du bal du printemps.

Dans le grand hall de l'entrée de l'école, elle s'arrêta devant une grande fenêtre. A l'extérieur, l'orage avait enfin cessé. Le calme était revenu, le ciel était de nouveau limpide, tout comme les yeux de l'inquisitrice. Un bleu unique, une couleur indéfinissable, des yeux passants de l'orage le plus tenebreux, au calme le plus plat, à la froideur la plus totale.

Perdu dans ses pensées, elle fixa un point invisible au dessus de l'horizon. Ignorant totalement le va et vient des élèves et des professeurs dans son dos. Occlutant complétement le brouhaha des conversations.

Sirius était encore d'une humeur maussade. Mais il devint plus léger alors qu'il descendit les marches qui menaient au hall d'entré. Après tout, contrôler la météo pouvait se révéler plutôt avantageux ! Pourquoi s'en plaindre ? Autant s'y faire ...
Soudain, il s'arrêta. Une aura familière le glaçait jusqu'au os.

Ombrage était là, en bas des marches. Elle lui tournait le dos, l'air absorbé dans la contemplation des préparatifs du bal. Sirius esquissa une brève grimace et tourna les talons pour repartir, espérant qu'elle ne le remarquerait pas.

Elisabeth s'arracha à la contemplation du parc et par la même occasion de ses pensées. Elle se retourna juste au moment où Sirius tournaient les talons pour faire demi-tour. Elle le reconnut sans peine, son allure, la couleur de ses cheveux. Tout lui rappellait sa dispute avec lui.

Elle désirait obtenir des preuves ou même des aveux de sa relation avec Erillia Potter. Elle décida donc de l'interpeller, et de jouer la carte de la sympathie.

-M. Black, s'écria-t-elle.

Oh non ... Sirius grimaça et résista à son envie d'exploser de rage. Deux fois en une journée, il avait la poisse là. Vraiment. Alors il inspira et se retourna, résigné. Il répondit poliment :

- Oui, Mrs Ombrage ?

Il était toujours dans le petit escalier et regardait la belle ténébreuse d'un air interrogateur. Il se promit de cacher toute émotion, tout indice pouvant révéler ses états d'âme.

L'inquisitrice s'avanca et dévisagea Sirius. Le jeune homme essayait vainement de masquer sa colère. Mais rien n'échappait aux yeux perçants et glaciale d'Elisabeth. Néanmoins, elle fit mine de ne rien remarquer des sentiments qui l'habitait.

-Je me demandais si vous alliez bien, je m'inquiétais pour vous, dit-elle.

Sirius sentait sa colère remonter à une vitesse angoissante. Il plongea son regard noir dans celui presque amusé de la belle inquisitrice.
D'un ton mielleux et poli qui devait contraster de manière gênante avec ses yeux plein de colère, il répondit :

- Vous inquiéter pour moi ? Mais de quoi donc ?

Elle voulait jouer ? Il relèverait le défi. A n'importe quel prix.

-De quoi, donc ? Mais de...cette dispute, vous m'aviez l'air tellement en colère, tellement bouleversé. Je me suis inquiétée pour vous.

Elle s'avança encore plus vers lui, à portée de main. Elle leva sa main, et effleura son bras.

-Ne soyez pas en colère contre moi, je désire juste être votre alliée. Aider l'école. J'ai fait mes études ici, c'est un peu comme une deuxième maison pour moi. Comprenez-vous ?

Elle planta ses yeux bleu, dans les yeux noirs de Sirius. Essayant de lui communiquer toute sa franchise.

- Je désire juste être votre alliée. Aidez l'école ...

Il se retint d'éclater de rire. Rien que la lueur mauvaise qui brillait au fond des yeux de l'inquisitrice démentait ses belles paroles. Il avait envie de lui répondre que jamais il ne l'aiderait à détruire Poudlard, qu'elle ne connaissait pas la définition du mot maison et que surtout, il ne serait jamais son allié, en quoi que ce soit.

Mais il devait jouer le jeu. Il en avait envie. Le goût du danger était plus fort que la prudence. Il voulait relever le défi, jouer la partie contre elle en faisant semblant d'être avec elle. Il ne savait pas qui sortirait vainqueur, mais il s'en fichait. Seul comptait le jeu.

- Oh, il ne fallait pas s'en faire pour si peu. Il m'arrive de piquer des colères sans réelle justification. Quand à vous aider, ce sera avec plaisir Madame.

Il lui fit un sourire. Hypocrite.

-Vraiment ! ça serait formidable que vous m'aidiez dans ma mission. J'en suis ravie.

Elle fit un large sourire au jeune homme. Puis elle lui offrit son bras.

-Et si nous allions dans la grande salle, voir les préparatifs du bal. De plus je serai ravie de déjeuner avec vous.

Elle attendit sa réponse, la blancheur de sa peau contrastant avec ses longs cheveux noirs, et sa robe d'un belu nuit profond. Sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration. Elle attendit patiemment que Sirius, daigne lui répondre ou esquisser un geste.

Sirius n'écouta que son goût du danger. Il ne pensait à rien d'autre qu'a la partie qu'il jouait contre l'inquisitrice. Et par une ironie du sort, il y jouait avec elle ...

- Avec plaisir.

La voix était simplement amicale. Mais il jubilait intérieurement. Une flamme étrange brillait tout au fond de ses yeux trop sombres. Il esquissa un sourire, qui était tout sauf sincère.

Il prit le bras d'Ombrage et ils se dirigèrent vers la grande salle.