Dans le parc.

Sirius et Elisabeth étaient arrivés dans le parc. L'hiver avait laissé place au printemps. Il n'y avait plus de neige, la pelouse retrouvait sa couleur si caractéristique. La nature sortait de son sommeil hivernal. Les oiseaux chantaient, les bourgeons éclosaient, les fleurs s'ouvraient sous la douce chaleur du soleil.
A cette saison, le parc resplendissait. La verdure se déployait sous les pas des élèves. Le lac s'animait de vaguelettes causées par le calmar. Les feuilles bruissaient dans le vent. Tout était calme. Le soleil offrait ses premiers rayons, même les nuages s'étaient eclipsés devant ses rayonnements éclatants.
Le saule cogneur s'agitait tranquillement. Il n'y avait grand monde dehors. Quelques groupes d'élèves dispersés ici et là, autour du lac.

Elisabeth proposa à Sirius une petite marche sur l'herbe. Il accepta.

Elle était fascinée par le parc, son calme, sa grandeur. Tout lui plaisait en ce lieu. Elle garda le silence pendant quelques instants, devant une telle beauté. Puis, elle reprit la parole, alors qu'ils marchaient en direction du lac. Elle se devait de paraitre amicale, afin de luii soutirer quelques informations. Aussi, elle enchaina avec des banalités.

-Est-ce vrai qu'il y a des sirènes dans ce lac ?

De sa main libre, elle montra l'étendue d'eau devant eux.

Le parc était éblouissant de beauté. Un vent léger agitait l'herbe et la cime des arbres. Près du lac, le saule ondoyait doucement, créant ainsi des milliers de ronds dans l'eau. Les élèves qui se promenaient souriaient et la plupart d'entre eux avaient ôtés leurs capes d'hivers.

Tout était calme et reposant. Un avant goût d'été planait dans l'air.

Sirius se promenait dans l'herbe, l'inquisitrice à son bras. Sous la douceur ambiante, il était devenu un peu rêveur et ne prêtait plus vraiment attention à la personne qui marchait à ses côtés. Ce n'est que lorsque cette dernière posa une question qu'il redescendit sur terre.

- Est-ce vrai qu'il y a des sirènes dans ce lac ?

Sirius esquissa un sourire et répondit :

- Oui. Les sirènes hantent les profondeurs de ce lac, c'est certain. En revanche, nous n'avons jamais pu prouver l'existence du monstre marin qui y vivrait. Cette légende est très vieille mais je crois que jamais personne n'a pu l'appuyer ...

Il laissa son regard errer sur la surface du lac.

Un groupe d'élève passa à côté d'eux en rigolant. L'ambiance était plutôt détendue, à ce que constata l'inquisitrice. D'autres étaient allongés sur l'herbe, ou encore assis en train de lire des parchemins. Une certaine joie de vivre s'était installé dans cette partie du chateau.

Vraiment tout ceci était révoltant. Des élèves qui couraient, d'autres qui étudiaient sur l'herbe. Où était passé la discipline ? Quelle atitude laxiste de la part des élèves et du corps enseignant.

Elisabeth écouta à peine la réponse de Sirius. Elle observait et examinait chaque groupe d'élève. Elle photographiait mentalement leurs visages.

-Ah oui, une créature marine et mystérieuse. Comme c'est interessant, répondit-elle, asseyons nous quelques instants, voulez-vous ?

Elle avisa un petit banc de pierre, à proximité.

-Je suis extremement fatiguée. Cette journée a été forte en émotion. D'abord mon arrivée, puis mon installation. Et enfin ma rencontre avec un charmant jeune homme...

Elle fit une légère pression avec sa main sur le bras de Sirius. Elle le regardait intensement. Elle pensait toujours tactique ne perdant pas de vue sa mission.

Sirius s'était laissé entraîner, il ne dirigeait plus de toute manière. Il était simplement le jouet de l'inquisitrice. Et même s'il avait voulu se rebeller, il n'aurait pas pu. Elle l'envoutait, le fascinait et le charmait. La preuve ...

- Et enfin ma rencontre avec un charmant jeune homme...

Sirius n'était pas dupe. Elle n'en pensait pas un mot. Mais il ne pouvait détacher son regard des yeux couleur grand large de l'inquisitrice. Elle faisait de lui ce qu'elle voulait, il était tout simplement incapable de lui dire non.
Perturbé par cette idée, il fronça les sourcils. Où était passé sa personnalité ? Se pouvait-il qu'elle lui ait lancé un sort d'envoutement ? Pourquoi était-il si amorphe, si léthargique ? Ce n'était vraiment pas normal. Mais il n'y pouvait rien.

Les yeux de glace le fixait toujours. Il ne pouvait rien faire d'autre que s'y noyer. S'y perdre. Y mourir. Il étouffait. Il fallait s'en échapper. A tout prix.

Alors, par un extraordinaire effort de volonté qui le laissa sans force, il parvint à reporter son regard sur la surface ondoyante du lac. Il était vidé et peu rassuré.

Le signal d'alarme s'était tut, mais il comprit que ce n'était pas parce que le danger était passé. Plutôt parce que c'était trop tard, il y avait cédé. Alors, d'un ton bizarre, il demanda, sans la regarder :

- Quel est le but de votre venue au château au juste ? Pourquoi le ministère envoi une inquisitrice à Poudlard ?

-Quel est le but de votre venue au château au juste ? Pourquoi le ministère envoi une inquisitrice à Poudlard ?

Elisabeth éclata d'un rire léger, cristallin. Il résonna dans le parc pendant quelques instants, comme une douce mélodie. Ce jeune homme l'amusait beaucoup, il avait l'air tellement naïf.

-Vraiment M. Black, soyons un peu sérieux. Les affaires du ministère ne concerne en aucun cas les élèves. Je ne peux vous reveler la raison de ma présence ici.

Elle secoua sa longue chevelure noire. Puis elle reprit d'un ton legerement plus froid.

-Et je vous conseille de rester en dehors de ça. N'essayez pas de vous meler de nos affaires, que ce soit les miennes ou celles de M. Kristofel. Vous pourriez vous en mordre les doigts.

Bien que plus froid, son ton était resté quelque peu chaleureux. Mais sous ses mots, la menace était claire.

-Assez discuté des affaires du ministère ou de l'école, palez-moi de vous. Vous êtes quelqu'un d'interessant. Quels sont vos rêves, vos ambitions ?

Elle chercha par tous les moyens de capter l'attention de Sirius qui était plongé dans le contemplation du lac.

Sirius venait d'avoir la preuve que le danger était bien plus que réel. Elle s'était purement et simplement rebellée. Elle lui avait fait comprendre qu'il ne devait en aucun cas chercher à en savoir plus, sous peine d'être durement sanctionné. Et quelque chose lui disait que la punition ne serait pas simplement quelques points en moins ...

La jeune femme se fit ensuite plus douce, au grand déplaisir de Sirius, qui eut énormément de mal à ne pas replonger dans les yeux couleur océan de son interlocutrice. Elle venait de lui dire qu'il était quelqu'un d'intéressant et enchaînait avec des questions.

- Quels sont vos rêves, vos ambitions ?

Sirius, ne voulant pas s'avouer vaincu, se leva et s'étira. Il se sentait tout engourdi et se rendit compte que ses mains étaient glaciales. Il renversa sa tête en arrière et la secoua, faisant voler ses cheveux noirs d'un air désinvolte. Lorsqu'il redressa la tête, son visage avait reprit son éternelle expression charmeuse, dotée d'un petit sourire ironique.

Sans regarder la belle ténébreuse, il rétorqua :

- Je ne suis pas intéressant. Je ne suis qu'un bon élève, sans plus. Mon plus grand rêve serait de voyager, sans bagage et sans attache. Je voudrais pouvoir partir n'importe où sans me soucier de rien.

Il fixait l'horizon qui se détachait au loin sur le lac. Une pensée fugitive l'effleura : il n'avait jamais parlé de ce rêve à Erillia et là, il le dévoilait à une parfaite étrangère. Il haussa les épaules et poursuivit :

- Mais je reste un peu plus réaliste. Plus tard, je veux être professeur de défense contre les forces du mal ou bien travailler pour le ministère dans le département des forces du mal. Je veux défendre le bien contre le mal. Idéaliste et naïf, me direz vous. Je le sais, et j'assume.

Il regardait toujours le lac, songeant à Erillia.
Elle était sa barrière contre le charme de la femme aux yeux de glace. Mais même la force de son amour pour elle ne tenait pas longtemps devant le charme envoutant de l'inquisitrice ...

Erillia se baladait dans le parc en rêvant. Posant son regard sur un banc de pierre elle du se retenir pour ne pas étouffer une exclamation. Sirius et Ombrage qui discutaient. Etait-il fou? Erillia plissa les yeux. Sirius avait l'air envoûté. Ne pouvant pas supporter ça, Erillia se dirigea vers le "couple" en se composant une mine impassible.

-Alors Ombrage, on charme déjà des élèves?, dit-elle ironiquement à sa pire ennemie. Je croyais pourtant que tu devais espionner pour nous discréditer? En tout cas je suis "ra-vie" de te revoir après tout ce temps... Bêta...

Erillia était ironique comme au temps de Poudlard. Elle jeta un regard en coin à Sirius qui paraissait déboussolé.

-Mr Black, je croyais que l'infirmière vous avez interdit de sortir? Je devrai peut-être demander à quelqu'un de vous y emmener vous avez l'air tout pâle, fit-elle avec un air impassible.

Elisabeth posa son regard de glace sur Erillia Potter, qui venait subitement d'apparaitre. Elle afficha un sourire malsain.

-Miss Potter quel plaisir. Pour vous ce sera Miss Ombrage, et il me semble que nous ne soyons pas assez intime pour vous permettre de me tutoyer. Depuis Poudlard des hippogriffes ont déployés leurs ailes. Et pour tout ce temps, je crois que nous nous sommes déjà croisés dans la bibliothèque aujourd'hui même. Votre perception du temps est assez étrange...
-Donc je vous prierai de rester polie à mon égard et par conséquent de n'employer aucun diminutif ou autre surnom.
-Ensuite, concernant ma mission dans cette école, je dirais que tout ceci ne vous regarde en rien. Et pour le cas de M. Black ici présent, il m'a gentiment accompagné, bien sûr, je peux le laisser à votre entière disposition. Par ailleurs, il faudra que j'en informe le ministère, il me semble étrange que des professeurs se donnent le droit de disposer des élèves comme bon leur semble !

Elle ferma les yeux, laissant les chauds rayons du soleil, baigner son visage. Et indiquant ainsi la fin de la conversation pour sa part.
Autour d'eux le silence s'était fait, les quelques élèves présents dans la parc, s'étaient tu et regardaient le trio, empli d'appréhension. La tension était palpable.

Erillia sourit. Ombrage avait pas changée... Toujours aussi pompeuse, toujours aussi supérieure... et toujours aussi ridicule.


-Excusez ma familiarité... Miss Ombrage, dit la jeune femme d'une voix mielleuse. Je m'inquiète seulement de la santé de mes élèves... comme tout bon professeur et toute personne responsable d'enfant, au fond vous êtes également chargé de cette responsabilité, il serait donc dommage que cet élève retombe dans le coma à vos pieds. Comment va votre mère? C'était une femme formidable qui était tellement gentille avec ses élèves... St Mangouste lui plaît?


Erillia sourit et tourna les talons, elle savait à quel point l'inquisitrice aimait sa mère et haissait ceux qui l'avait rendu à moitié folle.

-Pataclop pataclop pataclop, murmura-t-elle si bas que personne n'entendit.

Sirius avait reprit pied dans la réalité. Surprit et curieux, il écouta la conversation chargée d'ironie des deux femmes et manqua de s'étrangler en entendant Erillia dire :

- Je m'inquiète seulement de la santé de mes élèves... comme tout bon professeur et toute personne responsable d'enfant.

Enfant. Magnifique, il se retrouvait désormais au rang d'un gosse en bas age. Parfait !
Il ne répondit rien et ne manifesta aucune réaction. Il la laissa partir sans faire un geste et se retourna ensuite vers le lac en marmonnant :

- Un enfant. Miss Potter a une vision bien particulière des élèves de cette école ... Un enfant, bah voyons ... Pourquoi pas des bébés, pendant qu'on y est !

Vexé et encore un peu désorienté, il leva les yeux au ciel.

D'un magnifique bleu azur, il était uni, sans nuage aucun, et rien ne venait troubler cette unité. Liberté et infini, voilà ce qu'était le ciel. Et lui, il était sur terre. Enraciné. Attaché. Il haïssait ces entraves qui l'empêchait de partir, loin et seul. Il était prisonnier.

Il poussa un long soupir et se rassit sur le banc de pierre, reposant son regard sur l'onde troublée du lac.

Elisabeth ouvrit les yeux au coup d'éclat de Sirius. Elle avait entendue Erillia s'éloigner, la jeune avait marmonner quelque chose que l'inquisitrice n'avait pas compris. Elle inspira profondement, la professeur lui avait parlé de sa mère, elle avait osé ! Elisabeth était habituée depuis de nombreuses années à gérer ses émotions. Surtout lorsqu'elles concernaient sa mère.

Inspirer. Expirer. Désserer les dents. Offrir son sourire le plus charmeur au jeune homme. Ne pas montrer ses émotions. Etre un bloc de glace. Un iceberg.

-M. Black, vous n'êtes pas un enfant, dit-elle d'une voix douce, vous êtes un jeune homme. Un adulte.
-Cependant, si vous êtes malade, ou je ne sais quoi, je m'en voudrais terriblement de vous voir étendu à mes pieds. En d'autre circonstance je ne dirais pas non...Mais ici, et maintenant, je me dois de vous demander de regagner l'infirmerie. Désirez-vous que je vous y accompagne ?
-Et par pitié, regardez-moi enfin, vous n'avez de cesse de m'ignorer depuis tout à l'heure, mon visage est-il réellement si effrayant ?

Elisabeth se tourna vers Sirius. Elle atendit patiemment que celui-ci daigne tourner ses yeux noirs vers elle.
Les nuages s'ammoncelaient à l'horizon, noirs, épais. Ils présageaient d'une averse à venir. La température extérieure avait déjà perdu quelques degrés. Un long frisson parcouru Elisabeth.

- Et par pitié, regardez-moi enfin, vous n'avez
de cesse de m'ignorer depuis tout à l'heure, mon visage est-il
réellement si effrayant ?

Sirius tourna vers elle un regard sombre. Colérique. Il était furieux de ne pas être tranquille, de voir que tous s'acharnait à vouloir prendre soin de lui. Même Erillia le traitait maintenant comme un gosse.

Alors, d'un ton brusque, il s'exclama :

- Je ne suis pas un enfant mais vous voulez m'accompagner à l'infirmerie. Et vous vous souciez de ma santé comme vous vous soucieriez de celle d'un bébé. Ce n'est pas le cas. Je doute même d'avoir été un bébé un jour d'ailleurs. Alors laissez moi prendre soin de moi seul. Je l'ai toujours fais jusqu'ici, ce n'est pas aujourd'hui que je vais avoir besoin d'aide.

D'un pas vif et énergique, il s'éloigna de la belle ténébreuse sans lui adresser un regard. Il s'éloigna en direction du château. Il ne voulait pas rentrer, mais il ne supporterait pas de voir d'autres personnes venir lui dicter sa conduire. Sur son passage, les élèves s'écartaient sans rien dire. Son regard sombre lançait des flammes de colères et son visage exprimait une rage sans nom, émotion qui n'était jamais visible chez lui.

Le boute en train et le plaisantin avait disparut, seul l'homme en colère subsistait.

Elisabeth était furieuse, se faire rabrouer de cette façon, était inadmissible...vraiment !

D'un pas vif, elle s'élança vers Sirius, elle le rattrappa, et lui saisit le bras.

-Attendez une petite minute, je vous prie !

Dans ses yeux, la glace avait laissée place à l'orage. Il éclatait dans son corps, il se déchainait. Sous son apparence froide et glaciale, un feu ardent embrasait son être.

Il allait entrer dans le château lorsqu'il se sentit tiré par le bras.

-Attendez une petite minute, je vous prie !

Sirius se dégagea d'un mouvement brusque et plongea son regard hargneux dans le tumulte chaotique des yeux de l'inquisitrice. Ce contact visuel fut un choc électrique. Il aurait juré que des étincelles fusaient de leurs yeux.

Il s'exclama d'un ton rogue et brutal :

- Que voulez vous me dire, encore ?

Il soutenait sans peine le regard tempétueux de la belle ténébreuse. Il ne se rendait absolument pas compte du cercle d'élève qui s'était formé autour d'eux, a une distance plus que raisonnable.

Il se battait visuellement avec l'inquisitrice, dans un combat titanesque ou celui qui baisserait les yeux en premier perdrait.

Tandis que le tonnerre résonnait au loin, et que des éclairs lumineux éclairaient le ciel par endroit, les nuages s'étaient approchés à grande vitesse. Ils s'accumulaient au dessus de Poudlard, le ciel si bleu, était devenu en quelques minutes d'un noir profond, tel les yeux de Sirius.

Dans ses tenèbres les éclairs fusaient, son combat visuel avec Elisabeth était au paroxysme.

Autour d'eux l'air était chargé d'électricité. Puis soudainement, la pluie s'abattit sur le parc et sur l'école. Les gouttes d'eau faisaient fuir les élèves qui se précipitaient à l'intérieur de chateau pour trouver un refuge. Pourtant ni Sirius, ni Elisabeth ne bougèrent, aucun des deux ne voulait s'avouer vaincu. La pluie collait les cheveux de l'inquistrice sur son visage. Sa robe lui sembla plus lourde, gorgée d'eau.

-Vous dites que vous n'êtes pas un enfant, mais que faites-vous donc à présent ? Un caprice ? Je ne vous comprends pas, ce sont les paroles de Miss Potter qui vous vexe tant que ça ? Est-elle plus qu'un simple professeur pour vous ?
-Elle vous a traité d'enfant, mais est-ce donc si important à vos yeux ?

Elisabeth soupçonnait quelque chose de plus intime qu'une simple relation professeur/élève, entre Sirius et Erillia. Cependant, elle ne voulait pas brusquer le jeune homme, elle le laisserait venir à elle, en temps voulu. Elle lâcha le bras du jeune homme. Puis elle reprit d'une voix douce.

-J'ai passé un agréable moment en votre compagnie. Je regrette simplement que Miss Potter soit venu tout gâcher. Je vais aller me changer. J'espère vous revoir bientôt M. Black.

Elle s'éloigna rapidement. La pluie tombait avec force sur l'école. Il n'y avait plus personne dans le parc, hormis Sirius.
Le tonnerre grondait toujours, entrecoupé de quelques éclairs. Ils libéraient une lueur mauve. Eclairant les yeux noirs du jeune homme.

Sirius fixait l'endroit où l'inquisitrice avait disparut.

La pluie dégoulinait sur son visage et le trempait jusqu'au os. Elle était froide, aussi glaciale que la femme qui venait d'entrer dans le château. Au dessus de lui, l'orage éclatait avec force, déchaînant sur le monde son chaos tumultueux. Les éclairs zébraient le ciel devenu d'un bleu d'encre profond. Ils éclairaient brièvement un paysage bouleversé par le vent et le déluge. Tout s'écroulait autour de lui.

Il laissait tomber son masque pour la première fois. Cette femme avait réussi a faire ressortir une rage profondément enfouie en lui, une colère qu'il était incapable de maîtriser. Ses yeux flamboyaient et son visage avait une expression menaçante qui s'étendait jusqu'à son aura, devenue mauvaise.

En cet instant, il ressemblait au seigneur des ténèbres en personne.

Puis, il sembla se reprendre et tout redevint normal.
Tout sauf le fait qu'il ne souriait pas. Et que son regard avait une expression froide. Menaçante.