Un dîner tendre..

Sirius esquissa un sourire méfiant et rétorqua :

- Moi je mange au point que tu vas me trouver gros un jour. Toi, tu ne manges pas, au point qu'un jour je ne te reconnaitrais plus.

Il vit une lueur de tristesse traverser les yeux de Lily mais ne retira pas ses mots. Il se fit plus doux et tendit une main pour lui caresser la joue. Il se pencha vers elle et murmura :

- S'il te plais Lily ...

Il la regardait droit dans les yeux, le visage à quelques centimètres du sien.

Lily eut un sourire triste avant de murmurer.

- Si tu t’approches encore plus je vais finir par croire que ce n’est pas manger qu’on est venus faire, mais s’embrasser !

Elle eut un léger rire, et avala une bouché de purée. Elle eut une grimace mais se força à tout finir. Il lui avait demandé. Elle reposa sa fourchette sur l’assiette et remarqua qu’il ne l’avait pas quitté des yeux.



- C’est bon j’ai finis, à toi !

Elle prit la cuillère de Sirius, la remplit de pommes de terre qu’il s’était servis, et le força à tout avaler. Elle ria devant son attitude, on aurait dit une mère faisant manger son enfant. Sauf qu’il était loin d’être son enfant…

Sirius esquissa un beau sourire et se laissa faire. Il était vraiment rassuré qu'elle ait mangé, ça le soulageait. Alors il la laissa le nourrir comme un bébé.

Lorsqu'il eut terminé la purée, il adressa un grand sourire plein de malice à sa petite amie et se servit deux tranches de viandes. Reprenant sa fourchette des mains de la belle rousse, il se mit à manger. Sirius était grand, mince et musclé mais il ne se souciait absolument pas de ce qu'il mangeait, du moins pas la quantité. Parce qu'il était plutôt exigeant pour la qualité ...

- Dis moi, Lily-Jolie ... Tu sais cuisiner ?

Un bout de viande piqué sur la fourchette, qu'il tenait d'un air absent, il regarda la jeune femme d'un air interrogateur.

Lily regarda Sirius se servir de belles tranches de viandes un air amusé sur le visage. Elle savait que tout comme James, il avait besoin d’une bonne quantité de nourriture par repas. Sinon il était de mauvaise humeur. Chez les maraudeurs, la nourriture, s’était sacrée !



- Dis moi, Lily-Jolie ... Tu sais cuisiner ?



- Moui, j’aime bien cuisiner c’est vrai, pourquoi cette question ?

Pendant qu’elle attendait qu’il réponde elle enleva doucement la sauce qui s’était posée sur la joue du jeune homme, un sourire attendrie sur les lèvres.

- Pour savoir, simplement. Moi j'aime assez cuisiner même si parfois les plats longs et difficiles m'énervent.

Il mangea sa viande en silence, l'air un peu rêveur, absent.

Il songeait à sa vie, son passé, ses blessures, ses joies et ses rêves. Après tout, qu'importait l'avenir avec un tel bagage ? Pourquoi ne pas se contenter de vivre au présent et ne rien espérer du futur ? Il en avait assez de se torturer pour savoir si Lily allait l'aimer jusqu'à son dernier soupir. Il en avait assez d'attendre avec angoisse le moment où elle lui dirait que c'était finit, qu'elle ne voulait plus de lui. Et s'il se concentrait simplement sur ce qu'il vivait en ce moment, jour après jour ? En serait-il moins malheureux ?

Songeur et perplexe, il continua à manger sans prêter attention à ce qui l'entourait.

Un sublime sourire traversa le visage de Lily. C’était si rare les hommes qui aimaient cuisiner ! Elle saisit la main de Sirius qui était posée sur la table et s’amusa avec. Elle joua avec ses doigts fins et grands, pendant qu’il mangeait. Quand elle releva la tête, inquiète de son silence, elle constata qu’il semblait perdu dans ses pensées. Elle lâcha la main de Sirius, pour secouer la sienne devant ses yeux, espérant capter son attention.



- Que ce passe-t-il ? Tu sembles soucieux…

Une main traversa son champ de vision. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Une voix le tira finalement de ses pensées philosophique :

- Que ce passe-t-il ? Tu sembles soucieux …

Un peu étonné, il tourna la tête vers sa petite amie avant d'esquisser un magnifique sourire et de déclarer d'un ton mystérieux :

- J'ai décidé de vivre au jour le jour ! Avec toi, Lily-Jolie. Jusqu'a ce qu'un jour, tu fasses une overdose de moi !

S'il avait parlé d'un ton désinvolte, il était loin de l'être. Puis il haussa les épaules et se détendit en disant :

- J'ai bientôt finit de manger. Tu veux aller m'attendre ...

Il baissa la voix et murmura, sensuellement :

- A la salle sur demande ?

Un sourire terriblement séduisant éclairait son visage et ses yeux brillèrent d'un éclat intense.

- J'ai décidé de vivre au jour le jour ! Avec toi, Lily-Jolie. Jusqu'a ce qu'un jour, tu fasses une overdose de moi !



Lily rougit subitement avant de prendre une mèche de ses cheveux et de la tortiller entre ses doigts. Mourir de cette façon lui plaisait bien… Elle allait lui répondre quand il la coupa :





- J'ai bientôt finit de manger. Tu veux aller m'attendre ... A la salle sur demande ?

Lily frémit. Sa voix… Elle lui offrit un sourire charmant et se leva de table. L’embrassa sur la joue avant de murmurer :



- Ne fais pas de bêtise en mon absence…

Elle partit d’un pas léger en direction de son dortoir pour prendre quelques affaires et se préparer. En chemin elle croisa un groupe de filles, mais elle ne fit pas attention à leurs murmures sur son passage. Perdue dans ses pensées.

Erillia se dirigea vers la Grande Salle. Elle venait de rentrer de vacances et mourrait de faim.

Une fois passée la porte gigantesque de la Salle où tout le monde mangeait elle enleva sa cape de voyage d'un mouvement fluide, laissant apparaître une robe de sorcière violette assez serrée. Elle avait minci, son deuil et sa rupture l'avait plus affaiblie qu'elle n'osait l'avouer. En faisant claquer ses talons elle entra, ses traits dur lui donnant des airs de statues. Elle ne jeta pas un regard vers la table des Lions, ayant peur de croiser le regard de son ancien amant et homme de sa vie. Elle savait qu'il sortait avec Lily Evans et cela la blessait énormément mais elle ne l'avouerai jamais.

Elle se dirigea tout droit vers la table des professeurs et entendait des murmures stupéfaits de la part de certains élèves qui avait remarqué la couleur de ses yeux. Ceux-ci, autrefois d'un vert pétillant, était dorénavent gris comme un ciel nuageux. Elle avait reçu de ses parents le don de changer la couleur de ses yeux selon son humeur et cela faisait une semaine qu'ils avaient virés à l'orage.

Flashback:

Erillia se dirigeait vers le cimetierre où allait être enterré son père adoptif, le dernier membre de sa famille...

-Dégage de là espèce de monstre!

Très calme, la jeune femme se tourna vers l'homme qui l'avait apostrophé sèchement.

-J'ai autant le droit d'être là que toi Antoine, dit-elle dans un français irréprochable. C'était mon père et j'étais comme sa fille.

-Tu as pris la place de sa fille qui est morte à cause de toi!

S'en était trop pour la professeur de sortilèges qui, voyant les regards haineux de l'assistance, se dirigea vers le cercueil pour y déposer une rose rouge, la fleur qu'elle préfèrait. C'était son père qui lui avait fait découvrir le pouvoir des fleurs et des plantes. D'un coup de baguette discret elle grava sur un côté du cercueil les mots "Je t'aime" puis, après un regard méprisant pour toute cette famille, elle sortit et transplana chez elle où elle pleura toute la journée.

Fin Flashback.

Erillia s'assit à sa place après un salut de la tête accompagné d'un sourire à ses collègues. Mais ses sourires n'étaient plus authentiques depuis la mort de son père et la rupture. Elle essayait d'éviter de poser les yeux sur la table de Sirius, n'osant pas croiser le regard qui lui manquait tant.

Sirius regarda Lily partir en souriant d'un air rêveur.

Une fois qu'elle eut quitté la grande salle, il allait se concentrer sur son assiette lorsqu'une silhouette familière fit son entrée. Il en laissa tomber sa fourchette, la bouche grande ouverte de stupéfaction.

Erillia s'avançait entre les tables, serrée dans une robe aux reflets violets qui ondoyaient sur elle au rythme des lumières qui défilaient. Elle était plus mince que jamais, presque maigre. L'air grave et sombre, elle évoluait d'une démarche gracieuse et discrète, presque féline. Elle n'allait pas bien, il pouvait le deviner de loin. Ses cheveux noirs brillants se soulevaient à chacun de ses pas, accentuant l'impression de fragilité qu'elle dégageait.

Sirius sentit son coeur dérater dans sa poitrine. Il manqua de suffoquer et dut faire un effort phénoménal pour ne pas se mettre à pleurer. La revoir rouvrait sa blessure, il se sentait faible. D'un mouvement souple et rapide, il se retourna vers son assiette et inspira profondément. Aussitôt, il redevint plus calme.

Il termina sa viande sans rien dire, sans lever la tête, malgré l'envie démesurée qu'il avait de le faire. Il voulait croiser les yeux verts de la jeune femme, il voulait savoir si elle souffrait autant qu'il avait souffert.

Non, pas avait souffert. Souffrait.

N'y tenant plus, il leva ses yeux d'encre vers la table des professeurs.

Malgré elle, Erillia releva les yeux sentant un regard sur elle. Aussitôt, ses yeux se noyèrent dans ceux de Sirius. Son masque d'impassibilité se fissura et disparu complètement. Il lui manquait trop. Dans le regard du jeune homme elle vit une souffrance qui l'a rendit presque folle. Sentant une larme rouler sur sa joue elle sortit aussi calmement qu'elle le pût après avoir déclarer qu'elle n'avait pas faim.

Elle avait vraiment besoin d'un verre... ou de quatre...