Chambre d'Evangelyne

Erillia émergea rapidement.

-Merci pour cet accueil chaleureux Evye... je m'en souviendrais.

La jeune femme se rassit sur le lit en réprimant une grimace, elle avait un de ces mal de crâne!

-Ca va toi? demanda-t-elle en se tournant vers son amie. Tu as toujours tes voix?

- De rien, répondit la jeune femme avec un étrange sourire.
- Les voix ? Elles sont toujours là ! Elles n'abandonneront jamais de toutes
manières...

Les deux amies se fixaient. Les yeux bleus d'Evye dans les yeux verts d'Eri.

Erillia soupira.

-Assieds-toi, dit elle avec un gentil sourire en se poussant pour laisser une place à son amie. Raconte moi Evye...

La jeune femme dévisagea le professeur de sortilèges mais s'assit.
Elle parla d'une voix calme mais pourtant froide.
- Je n'ai rien à raconter.

-Pardonnes-moi. Parole stupide. Tu t'es renseignée pour le troisième artefact?

Erillia ne voulait pas que son amie se braque. Elle voulait juste l'aider mais si Evye se renfermait, elle ne pourrait rien faire.

Elle regardait son amie avec compréhension et gentillesse.

- Je n'ai rien trouvé le mentionnant. Et je ne chercherai plus, j'en ai marre de me battre contre quelque chose qui me détruira tôt ou tard. Crever sera une libération !

Le regard d'habitude si pétillant de la jeune directrice avait l'air éteint.

-Ne dit pas ça!, s'exclama son amie d'une voix paniquée. Tu t'es demandé ce qu'on ferait Lilu et moi sans toi? On a déjà perdu Kat' je ne veux pas te perdre toi aussi! Je vais t'aider! Je te jure qu'on trouvera un moyen. Mais je ne te laisserai pas sombrer! Jure moi que tu ne feras rien pour accélérer ta "libération"! S'il te plait!

- Je ferai ce que bon me semblera. Je n'ai pas d'ordres et de conseils à recevoir. En ce qui concerne Lilu et toi, je ne suis pas indispensable.

Elle s'étira et s'allongea en étoile sur son grand lit alors qu'Eri la fixait.

-Je ne vais pas écouter tes caprices de petite fille Evangelyne. Tu veux te morfondre et te persuader que ton cas est désespéré? Grand bien te fasse, je ne supporte plus ton attitude. Lorsque tu décideras que tu acceptes que tes AMIES te viennent en aide, je serai là. En attendant je n'ai qu'une chose à dire. Kat' aurait honte de toi.

Et sur ses mots là jeune professeur de sortilège quitta la pièce en claquand la porte. Décidément tout allait mal aujourd'hui...

Lily-Luna était dans le salon depuis maintenant une bonne demi-heure. Elle cherchait une réponse. A quoi ? Oh, à ces nuits sans sommeil, à ses journées sans entrain. Des journées qui lui paraissaient très longues. Alors qu'elle lisait toujours son bouquin commencé depuis un certain temps déjà, elle vit Erillia sortir de la chambre d'Evye, le visage quelque peu en colère.

"Qu'est-ce qu'il se passe là-dedans ? "

Lilu se leva, posa son livre et se dirigea vers la chambre de son amie. Elle croisa Erillia qui ne lui dit même pas bonjour et sortit des appartements. En entrant dans la chambre d'Evye, elle découvrit son amie, couchée sur son lit, l'esprit ailleurs.

-Evye ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que Erillia ressorte en colère ? Vous vous êtes disputées toutes les deux ?

« Elle en a pas marre de mettre Kat' dans toutes les conversations dès que je parle de ça ! Si seulement
elle essayait de comprendre, mais elle n'a pas vraiment l'air disposée ! Il faut dire que Madame à d'autres
choses à faire. Et me venir en aide !? Mais ils ne peuvent pas ! C'est au dessus de leur niveau et de leur
propre compréhension. A oui, ils pourraient essayer mais ils en mourraient de toutes manières !
J'ai déjà pas assez de soucis qu'il faut qu'on m'énerve... Parfois je me demande ce que je fais en tant que
Directrice ! Je serais bien mieux dehors, me battant contre je ne sais quelle créature qui finirait par me bouffer ! »

Evangelyne allait continuer son monologue dans son esprit lorsqu'elle entendit Lilu entrait.

-Evye ? Qu'est-ce qui s'est passé pour que Erillia ressorte en colère ? Vous vous êtes disputées toutes les deux ?

- Disputer ? hurla presque la jeune femme en se relevant d'un coup. Pas du tout ! Miss Potter ne cherche même pas
à comprendre mes motivations quand je lui dis que je souhaite en finir ! Elle prétexte que j'ai des amies et que Kat'
aurait honte de moi ! De un, Kat' comprendrait ! Et de deux, justement j'ai des amies et je ne veux pas les tuer si
les voix me contrôlent !

-Et de deux, justement j'ai des amies et je ne veux pas les tuer si les voix me contrôlent !

Lilu avait déjà entendu parler des voix d'Evye. Cela mettait ses nerfs à rude épreuve et elle comprenait très bien ne pas vouloir que ses amies souffrent à cause d'elle. Elle-même avait ce petit secret inavouable ... Ce secret qui ferait beaucoup de dégâts s'il tombait entre de mauvaises mains. Elle s'était promis d'en parler à ses amies quand le moment était venu. Mais, pour l'instant, le problème était de calmer Evye. Sa colère pouvait lui faire faire des choses qu'elle regretterait peut-être par la suite.

-Evye, dit Lilu en la prenant par les épaules. Assis-toi et calmes-toi stp ! Je très bien que ce n'est pas facile. Je sais aussi que c'est loin d'être agréable qu'elle remette toute la faute sur le fait que Kat' ne soit plus là. Mais il faut que tu te contrôles !

Elle espérait bien s'y prendre. Evye était en quelque sorte ce qui lui restait de plus cher dans ce monde sorcier mis à part sa famille. Et elle était loin de vouloir la perdre. Elle voulait absolument l'aider. Par un quelconque moyen.

« Elles me mettent les nerfs à vifs à vouloir que je me calme et que je réfléchissent et gnagnagna !
Elle sait que c'est pas facile.. Mon œil ! Personne ne peut savoir ce que c'est ! Pas agréable ?!
Encore mieux ! Mais oui voyons c'est extrêmement agréable d'entendre un brouhaha incessant dans
sa caboche continuellement ! Lilu tu ne le sais pas voyons ? Tu adorerais ça...
C'est bon Evye ta raison commence à s'effondrer gravement là ! Et en plus je me parle à moi-même...
Je suis désespérante parfois !
Et puis, pourquoi ne pas laisser les barrières cédées . Après tout ça serait amusant... Hum cela
demande réflexion... »

La jeune femme riva son regard dans celui de Lilu et haussa un sourcil en voyant l'air anxieux de son amie.
Une minute passa et soudain elle comprit.

- Ce n'est pas bien de rentrer dans la tête des gens tu sais ça ?

- Ce n'est pas bien de rentrer dans la tête des gens tu sais ça ?

Lilu n'était qu'à moitié étonnée. Elle savait qu'Evye trouverait rapidement même si là, c'était plus que rapidement !

-Oh oui que je le sais et crois-moi, ce n'est pas la fête dans ma tête non plus ! Tu crois qu'entendre tout ce que les gens disent autour de nous dès que j'abaisse ne serait-ce qu'un tout petit peu mes barrières mentales est plaisant ? Non, loin de là ! J'ai toujours fait en sorte de me contrôler quand vous étiez là parce que votre vie privée ne me regarde pas ! Que ce soit vous ou les autres !

Lilu était désemparée. La fatigue se faisait sentir et ses jambes commençaient à flageoler. Ce pouvoir, elle ne le contrôlait plus. Depuis la nouvelle des Inquisiteurs, elle ne dormait plus, Entendant tout ce que les gens disaient, pensaient, et même parfois rêvaient. Elle se retient de tomber en inspirant un bon coup et alla s'asseoir sur le rebord du lit de son amie.

-Pourquoi on réagi comme ça Evye ? Pourquoi j'ai l'impression que tout le monde change ?

Sa gorge était serrée. La peur de la réponse et l'appréhension du futur ne faisaient qu'accroitre les problèmes déjà présents.

La jeune femme regarda son amie et soupira. Elle se laissait emporter et ce n'était pas bon du tout. Elle devait se contrôler !
Toutes ces voix ne devaient pas lui mener la vie impossible, avec suffisamment de courage et de persévérance elle les ferait
disparaitre petit à petit. Ce serait éprouvant mais elle y arriverait si elle le souhaitait vraiment.
« Je suis réellement lunatique... »
Une nouvelle fois ses yeux croisèrent ce de Lily-Luna. Elle avait l'air extrêmement fatiguée... Avec l'arrivée des inquisiteurs
elle n'avait sans doute pas vraiment beaucoup dormit...

-Pourquoi on réagi comme ça Evye ? Pourquoi j'ai l'impression que tout le monde change ?

Une question étrange... Cependant Evangelyne en avait la réponse.

- Le monde devient sombre Lilu, chacun se protège à sa manière et change ainsi son comportement...

- Le monde devient sombre Lilu, chacun se protège à sa manière et change ainsi son comportement...

-J'aimerai tellement que certaines choses ne changent pas ... Evye, promets-moi qu'on restera amie !

Elle voulait être sure de jamais se retrouver seule. Abandonnée de tous. De tout le monde. Sa hantise. Elle n'avait jamais été habituée à ça et se demandait comment Evye pouvait y arriver, avant de les connaître à Poudlard.

-Je ne veux pas te perdre, murmura-t-elle.

La jeune femme regarda son amie, elle la comprenait, enfin en partie... Lily-Luna avait toujours été
entourer de personnes et avait peur que ça ne soit plus le cas.
Evangelyne, elle, avait apprit à rester seule et cela ne lui faisait rien qu'on la rejette ou qu'on la laisse.
« Je ne comprends pas comment certaines personnes n'arrivent pas à rester seules plus de deux
semaines... Moi ça ne me gène en aucun cas, bien au contraire ! Je réfléchis sans être interrompus
et je n'ai pas besoin de m'expliquer lorsque je n'ai pas envie de parler !
Et puis... Quand j'étais enfant on me faisait passer mes journées et nuits dans ma chambre... toute seule...
Alors je pense que c'est surtout pour ça que j'aime la solitude... »

-Je ne veux pas te perdre, murmura-t-elle.

Evye la fixa et lui sourit en l'enlaçant doucement.

- Tu ne me perdras pas...
Mais je vais finir par m'énerver, tu crois que je ne t'ai pas senti re-rentrer dans mon esprit ? Je sais que mes barrières sont extrêmement faibles mais bon, pas la peine d'en profiter, de plus il n'y a rien d'amusant dans ma tête...

Lilu s'en voulait maintenant. Non pas de ce qu'elle avait dit, mais d'avoir voulu forcé son amie à lui dire ce qu'elle pensait vraiment.

-Je suis vraiment désolée Evye, vraiment, dit-elle en baissant la tête.

Sa fierté avait été mise à mal. Lilu était certes, quelqu'un de compréhensive, mais elle avait aussi ces points faibles. Étant une Potter et surtout, fille du Survivant, elle avait toujours eu une famille pour l'entourer, la soutenir. Ce que Evye n'avait pas eu la chance d'avoir. Que ce soit les Weasley, les Potter, les Londubat, elle avait toujours été entourée. Elle avait aussi sa fierté. Ca elle le tenait du côté Potter d'après son père. Pourtant, malgré cette ambiance festive et familiale à laquelle elle avait été habituée l'endroit où elle préférait être avait toujours été avec ses amis. Elle s'était promis de ne jamais forcer une de ses amies à lui révéler des choses qu'elle ne voulait pas. Alors pourquoi commencer maintenant ?

-La présence des Inquisiteurs a un mauvais effet sur moi j'ai l'impression de t'avoir trahie ... Non ce n'est même pas une impression, je l'ai fait ... Et je me suis trahie moi-même. Je m'étais promis de ne jamais le faire ... Jamais sur toi, ni Eri, ni Kat' ... Jamais.

Evangelyne regarda son amie dans les yeux, elle savait la jeune femme fragile et là le fait d'avoir fait ce geste
envers une de ses amies devait sans doutes la rendre malade...

- Je comprends que l'arrivée des Inquisiteurs te bouleverse mais ne te laisses pas abattre ! Au contraire tu
rends tout beaucoup plus facile pour eux, et il ne faut pas !
En ce qui concerne ce que tu entends dans ma tête, je me fiche pas mal que tu y entres en faite car je n'ai
rien à cacher... C'est juste que ce n'est pas vraiment amusant, puis mes pensées sont dans un désordre
impossible...
Tu as de la chance que les voix n'étaient pas là sinon tu aurais souffert le martyre je pense...

-J'espère juste que cela puisse s'arrêter un jour pour toi. Que tu puisses vivre comme tout le monde et connaître ce que tu aurais du connaître depuis très longtemps; le bonheur d'être en famille.

Elle se balança en arrière et tomba sur e lit. Elle ferma les yeux quelques secondes afin de reprendre ses esprits et de remettre à neuf ses barrières mentales. Impossible de rentrer dans sa tête, elle avait eu beaucoup trop d'entraînement pour que cela se produise. Elle se remit en position assise, scruta quelques instants les murs de la chambre qui ressemblaient quelque peu à la sienne, puis se tourna de nouveau vers son amie pour lui faire face.

-Que va-t-on faire maintenant que les Inquisiteurs sont là? Ils ne nous ont pas encore adressés la parole mais ça ne serait tarder.

Evangelyne réfléchit un instant et ouvrit la bouche après quelques secondes de silence.

- Et bien, laissons les faire ce qu'ils veulent... De toutes façons ils ne se gêneront pas et viendront
nous voir rapidement je pense...
Je ne suis pas vraiment d'humeur à parler avec l'un d'entre eux donc j'espère qu'ils ne m'approcheront
pas... Sinon...

-Je ne suis pas vraiment d'humeur à parler avec l'un d'entre eux donc j'espère qu'ils ne m'approcheront
pas... Sinon...

Lilu se rappella de rires qu'elles avaient eu pendant leur année scolaire et enchaîna avec un sourire illuminant son visage:

-Sinon la pioche sera de sortie !

Elle éclata d'un rire cristallin qui résonna dans la chambre d'Evangelyne. Cela faisait tellement longtemps que ça ne s'était pas produit qu'elle en avait mal au ventre.

Evye se contenta de sourire et s'allongea une nouvelle fois sur son grand lit.
Elle pensa à toutes ses années, à toute sa vie en faite...
La jeune femme n'avait jamais réellement vécu, sa famille lui avait rendus la vie
impossible, et ce même à Poudlard. Et maintenant voilà qu'elle se retrouvait dans
cette situation...

- Rien n'est jamais facile, soupira-t-elle.

-C'est vrai que rien n'a jamais été facile mais on s'en ai toujours sorti d'une manière ou d'une autre ! Alors pourquoi pas cette fois-ci !

Requinqué, Lily-Luna laissa son esprit vagabondé encore quelques minutes. Aucunes des deux jeunes femmes ne parlaient pas. Mais ce silence n'était pas pesant. IL était reposant. Chacune des deux jeunes femmes avaient besoin de repos. ces sur ces pensées que Lilu dit:

-Bon, je vais te laisser. On a du sommeil à rattraper toute les deux. Bonne nuit.

Elle enlaça son amie et l'embrassa sur la joue avant de se diriger vers sa chambre où elle espérait y trouver un minimum de repos.